Clermont-Ferrand : une mine d’or pour talents émergents

Ce qu’il faut savoir sur le festival du court métrage si vous voulez entrer dans la cour des grands…

Clermont-Ferrand

Le festival du court métrage de Clermont-Ferrand est le plus grand festival du genre au monde et le deuxième plus grand festival de cinéma en France derrière Cannes. Il attire 150 000 personnes et quelque 3500 professionnels. Quelques chiffres encore avec 450 films présentés dans 14 sites différents. Alors si vous êtes un auteur en herbe, ou un caméraman, un photographe, un réalisateur… la ville auvergnate est “ze place to be” avec des projections de films certes mais aussi des rencontres, des masterclass, des ateliers… bref suivez le guide :

L’Atelier | École éphémère de cinéma

Sauve qui peut le court métrage, l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand, l’École Supérieure de Commerce de Clermont-Ferrand et l’Arfis de Villeurbanne coordonnent l’organisation de la mise en place de l’école éphémère de cinéma : l’Atelier. L’Atelier est le volet pédagogique-créatif du festival. Ouvert au public durant 5 jours, il projette ses participants au cœur du secret de la fabrique des films.

Expresso | rencontrez les réalisateurs

Chaque matin, les réalisateurs présents en compétition parlent de leur film.

Le centre de documentation

Le festival invite les professionnels à visiter son centre de documentation consacré au cinéma et au court métrage en particulier : près de 100 000 films courts sont visibles sur le serveur vidéo tout au long de l’année. Chantal Bousquet et Catherine Rougier, documentalistes, auront le plaisir de vous accueillir et de répondre à vos questions.

Master class

Quatre master class sont organisées cette année :

  • La master class comédiens le 5 février. À l’occasion de la rétrospective À courts de rôles consacrée aux comédiens, une grande master class sera animée par le journaliste cinéma de CANAL+ Laurent Weil en présence des comédiens Franc Bruneau, Laurent Lucas (Harry un ami qui vous veut du bien, Grave), Vimala Pons (La fille du 14 juillet, La Loi de la Jungle), Laetitia Spigarelli (Décroche, L’algorithme de Monte-Carlo) et André Wilms (La vie est un long fleuve tranquille, Marie et les Naufragés) se tiendra à l’amphithéâtre Agnès Varda, lieu historique du Festival. Cette rencontre abordera le parcours des invités, leur rapport au court métrage et les films qui sont notamment montrés dans cette programmation.
  • La master class scénario le 6 février. En une quinzaine d’années, le cinéma sud-coréen est devenu l’un des plus dynamique, grâce notamment à une nouvelle génération de réalisateurs. Et c’est justement l’un d’eux, Na Hong-Jin qui officiera pour cette nouvelle master class.
  • La master class effets spéciaux le 7 février. Rodolphe Chabrier, co-fondteur des Studios Mac Guff  et superviseur d’effets visuels numériques (Splice, Asterix et Obelix, 3 Days to Kill) sera accompagné du réalisateur Olivier Mégaton (Le Transporteur 3, Colombiana, Taken 2) pour cette masterclass. Cette rencontre sera l’occasion d’évoquer leur collaboration sur le film Taken 3 et d’aborder des cas concrets qu’ils décrypteront.
  • La master class Georges Schwizgebel le 8 février. Georges Schwizgebel est l’auteur d’une vingtaine de courts métrages d’animation célébrés et primés à Clermont-Ferrand et dans les grands festivals du monde. Elle sera animée par Antoine Lopez, co-fondateur du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand.

Développer mon projet de court métrage.

Rencontres entre porteurs de projets et producteurs. Réalisateurs, scénaristes, étudiants pourront recevoir conseils et orientation pour le développement de leurs projets de courts métrages, de la part d’une dizaine de producteurs et experts reconnus de l’accompagnement de projets.

Mais le festival c’est encore de nombreuses autres événements à découvrir ici.

 

Everton Gayle

Protège ton scénario !

La meilleure façon de protéger un scénario est encore de le laisser au fond d’un tiroir… Mais quand on soumet son oeuvre à l’appréciation du public il convient en effet de prendre quelques précautions.

Boostyourfilm ne peut pas protéger ton scénario. C’est à toi de protéger ton oeuvre : protéger ton scénario signifie prouver l’antériorité. En aucun cas cela ne permet de prouver le plagiat, ce qui est extrêmement compliqué. 

Pour protéger ton oeuvre, il existe une technique toute simple : te l’envoyer à toi-même le texte dans une enveloppe scellée, le tout en recommandé. Tous les documents doivent être sous pli, et celui-ci ne doit jamais être ouvert. A conserver en lieu sûr.

Au temps du numérique tu peux protéger tes scénarios en passant par Internet.

SABAM
la SABAM (Société d’Auteurs Belge) a lancé un service de dépôt Online totalement gratuit pour un premier dépôt. Sécurisé, le site vente une procédure d’à peine 30 secondes ! Il suffit de remplir un formulaire permettant de décrire ton scénario, d’y ajouter quatre fichiers joints, pour recevoir un certificat.
Coût : gratuit (premier dépôt)
Site : http://sabam.depotonline.eu
Protection : 5 ans (renouvelable pour 20 euros).

SACD
En France, la SACD a enfin lancé son “e-dépôt”. Après la création d’un compte, il suffit de remplir un formulaire très succinct et d’adjouter un fichier joint – document word, pdf ou archive contenant plusieurs fichiers.
Coût : 20 euros
Site : https://www.e-dpo.com/fr/
Protection : 5 ans renouvelable.

Attention : Ces méthodes te protègent au sein ton pays et dans la plupart des pays ayant signé la Convention de Berne. Mais il y a quelques exceptions, notamment les États-Unis. Pour y être également protégé, il faut que tu déposes ton oeuvre auprès du Copyright Office (www.copyright.gov).

Conclusion : protège ton scénario ! En cinq minutes tu peux protéger ton oeuvre online. Alors ne prends pas de risque et surtout n’oublie pas de mentionner sur la première page de ton scénario le numéro de dépôt. 

– Pour en savoir plus, les conseils d’un avocat spécialisé

Protection d’une oeuvre : les précisions d’un avocat

Pour tout savoir sur la protection d’une oeuvre, Frédéric Tort avocat spécialisé dans la protection du patrimoine intellectuel, a répondu à nos questions :

protection d'une oeuvre

Boostyourfilm : Une œuvre protégée par le droit d’auteur, c’est quoi ?

Frédéric Tort : C’est avant tout une forme (littéraire, graphique, plastique, auditive, visuelle…) ce qui la distingue de l’idée. Elle doit en plus être originale. L’originalité est difficile à définir, il est d’usage de considérer qu’elle est « l’empreinte de la personnalité de l’auteur ». L’auteur doit démontrer très concrètement en quoi son œuvre est originale et distincte d’autres œuvres.

ByF : Comment protéger une œuvre ?

Frédéric Tort : Dans de très nombreux pays, une œuvre est protégée « du seul fait de sa création ». Pas de dépôt ni de formalité obligatoire. Dans quelques pays (USA), un dépôt peut être nécessaire

ByF : Comment mettre en œuvre cette protection ?

Frédéric Tort : Quelques précautions simples permettant de dater exactement la naissance de l’œuvre (LRAR à soi-même !) et le fait de création qui sera attribuable à l’auteur.

ByF : Quel est le « contenu » du droit d’auteur ?

Frédéric Tort : L’auteur est titulaire de plusieurs droits: le droit patrimonial (celui de reproduire et de communiquer l’œuvre au public) et le droit moral (celui d’exiger que son œuvre soit respectée, que son nom soit cité et son droit de changer d’avis quant à l’exploitation -le droit de repentir-)

ByF : Que faire si mon œuvre est volée (contrefaite) ?

Frédéric Tort : La création étant protégée dès sa création, il convient d’informer le voleur (le contrefacteur) qui peut parfois être de bonne foi et lui demander de cesser ce vol. En cas de refus, le procès est inévitable. Et la bonne ou mauvaise foi ne changera rien.

ByF : Comment savoir si je ne suis pas moi-même un « voleur d’œuvre » ?

Frédéric Tort : Un auteur peut lui-même être un contrefacteur soit sans le savoir (emprunt, citation, inspiration…), soit délibérément : il doit alors répondre de son acte et corriger la situation et/ou garantir ses co-contractants. Attention donc aux incorporations d’œuvres antérieures, d’interprétations (objets de « droits voisins ») ou de noms et d’images de personnes !

ByF : Quelles précautions prendre pour éviter d’être un « voleur d’œuvre » ?

Frédéric Tort : Principalement : éviter d’incorporer une œuvre antérieure sans l’autorisation du ou des titulaires du droit d’auteur ou de créer une œuvre qui ressemble à une autre œuvre dans ses caractéristiques originales.

ByF : Quel est le droit applicable aux auteurs étrangers sur le territoire français ?

Frédéric Tort : Les auteurs de nationalité étrangère peuvent bénéficier de certaines impératives de la loi française (cas des héritiers de John Huston dans l’affaire de la colorisation du film « Asphalt Jungle ») même si certaines de ces dispositions n’existent pas dans leur pays. La Convention de Berne, signée par de très nombreux pays, assure une protection internationale homogène.

Pour plus d’informations sur ce sujet :

Boostyourfilm fait sa soirée de lancement !

Le site est enfin lancé, et après des mois de travail, Boostyourfilm est heureux de passer aux choses sérieuses : vous rencontrer ! Rejoignez l’univers Boostyourfilm le 1er février pour une réflexion commune autour du cinéma indépendant, le lancement du premier concours de scénarios – et aussi pour s’amuser.

concours

On le dit depuis le début, le cinéma doit devenir encore plus indépendant des systèmes traditionnels de production. Comme toute forme d’expression, elle doit être accessible à tous, indépendamment des moyens financiers ou du « réseautage ». C’est le grand credo depuis la création de Boostyourfilm : chacun peut avoir l’idée du siècle, encore faut-il qu’elle soit assez diffusée pour être adoptée.

C’est avec cette envie de créer des ponts entre tous les acteurs du cinéma indépendant que Boostyourfilm organise sa soirée de lancement le 1er février au Nid de Poule, théâtre et lieu de rencontres au pied de la Croix-Rousse. Cette discussion se fera autour du cinéma, des talents émergents qui le font vivre et de la diversité dans le monde de l’audiovisuel. Et pour aller encore plus loin, le son sera branché pour échanger, profiter et croiser les genres culturels.

 

Table ronde : production audiovisuelle subventionnée et talents émergents

De 19h à 20h30, Boostyourfilm pose cartes sur table : quelles solutions s’offrent aux talents émergents pour se faire connaître, se faire produire ? Pour construire une réponse ensemble, la table ronde rassemblera professionnels de tous genres de cinéma et amateurs. Pour assister à la table ronde et participer à cette réflexion indispensable aujourd’hui, inscrivez-vous par ici !

Si, par malheur, vous ne pouvez pas être présent, pas d’inquiétude : vous pourrez suivre le Facebook Live sur notre page Boostyourfilm Français.

concours

Boostyour15pages : le premier concours de scénarios !

Boostyour15pages est un appel à scénario de courts-métrages. Tous les auteurs quels qu’ils soient sont invités à écrire un scénario sur un thème, des contraintes et des échéances fixes. Une fois leur scénario posté sur Boostyourfilm, les internautes pourront voter pour leur préféré : les 20 scénarios comptant le plus de voix seront envoyés à un jury de qualité, pour la sélection finale. Les six vainqueurs constitueront un film en partance pour le grand écran !

Si vous êtes un tant soit peu observateur, vous aurez compris que la contrainte principale, c’est d’écrire 15 pages de script, minimum et maximum. Toutes les conditions de participations ainsi que le jury final seront dévoilés le 1er février à 20:30.

Et après, c’est fini ?

Sur ces belles paroles, on ne se quittera pas. La soirée continue avec STONN et Ghazi Frini, tous deux à leurs platines respectives. STONN en musique, véritable boulimique sonore, qui s’abreuve de Jazz, Funk, disco, hip hop… Et de musique électronique, qu’il perçoit comme une source intarissable afin de satisfaire sa faim ; Ghazi Frini en images, qui viendra poser son univers visuel sur les notes de STONN. Ghazi Frini prend pour point de départ les arts numériques pour développer un processus de recherche iconographique en constante dérive autour du cinéma expérimental.

Vous trouverez toutes les informations pratiques sur l’événement Facebook : stay tuned !

 

Edmée Pautet

Premiers Plans à Angers : le palmarès

Un palmarès très nord et est-européen au festival Premiers plans qui vient de se tenir à Angers. Présentation des quatre films en tête du tableau.

Le festival Premiers Plans à Angers s’est refermé sur son palmarès. Nous avons retenu quatre films qui ont leur tour retenu l’attention du jury (lequel était présidé par Catherine Deneuve) et ainsi que celle du public.

Dans la catégorie des longs métrages européens, le grand prix du jury a été donné à deux oeuvres. Le film russe Tesnota – Une vie à l’étroit de Kantemir Balagov a donc partagé la plus haute marche du podium avec le film dano-islandais Winter Brothers de Hlynur Pálmason.

Le premier (qui était en sélection officielle Un certain regard à Cannes) se passe en 1998 à Nalchik dans le Nord Caucase, en Russie. Ilana, 24 ans, travaille dans le garage de son père. Un soir, son jeune frère David et sa fiancée sont kidnappés. Une rançon est réclamée. Au sein de cette communauté juive repliée sur elle-même, appeler la police est exclu. Comment réunir la somme nécessaire pour les sauver ?

Dans Winter Brothers Emil travaille avec son frère dans une carrière de calcaire et vend aux mineurs l’alcool frelaté qu’il fabrique. Les relations changent lorsque la mixture préparée par Emil est accusée d’avoir empoisonné l’un d’entre eux.

De son côté le public a choisi son film. Son prix pour un long métrage européen (le prix Jeanne Moreau qui porta une attention bienveillante au festival) est allé à une autre film venu de l’est européen Strimholov

Au terme de neuf jours de projection dans les salles angevines, le public a aussi voté pour son film préféré. Le long métrage ukrainien Strimholov a reçu le Prix Jeanne Moreau. Dans l’Ukraine post-révolutionnaire, la jeune génération tente de trouver sa place dans la société. Strimholov suit le parcours de deux jeunes qui se rencontrent à un moment charnière de leur existence et qui s’apprêtent à vivre ensemble quelques jours de bonheur.

Enfin, à noter le prix du jury pour un long métrage français a été remis au film Jusqu’à la garde de Xavier Legrand : le couple Besson divorce. Pour protéger son fils d’un père qu’elle accuse de violences, Miriam en demande la garde exclusive. La juge en charge du dossier accorde une garde partagée au père qu’elle considère bafoué. Pris en otage entre ses parents, Julien va tout faire pour empêcher que le pire n’arrive. Le film sortira en France le 7 février.

Tout le palmarès sur le site du festival.

Philippe Mathieu

Notre critique “Three Billboards outside Ebbing, Missouri” – Martin McDonaugh

Il a fallu se montrer très patient, mais finalement on l’a vu, ce petit bijou signé par Martin McDonaugh : Three Billboards outside Ebbing, Missouri. Une très belle histoire qui s’inscrit dans l’air du temps avec une femme déterminée à se battre pour retrouver le meurtrier de sa fille et des policiers sur le chemin de la rédemption.

billboards

Alors qu’il traversait en bus les Etats-Unis, Martin McDonaugh passe devant trois panneaux publicitaires détournés de leur fonction première et sur lesquels quelqu’un reprochait à la police locale de ne pas avoir élucidé un meurtre. A partir de là il a écrit le scénario de Three Billboards outside Ebbing, Missouri (stupidement traduit en français par Les panneaux de la vengeance). 

Le film arrive tout juste en Europe après être sorti aux Etats Unis à la fin de l’année dernière pour ne pas manquer la compétition des Oscars, et autant vous dire qu’il est particulièrement bien placé dans toutes les pronostics, à juste titre.

L’histoire est simple : une mère dont la fille a été assassinée et dont le crime est toujours impuni, consacre ses économies à l’utilisation de trois panneaux publicitaires sur lesquels elle dénonce l’inaction de la police et du shérif local. Le côté « local » est suffisamment important pour être précisé dans le titre. Dès le début on comprend vite comment fonctionne la petite localité de Ebbing. Et ça c’est une des forces d’un film dont chaque plan a un sens, et une esthétique. On est au milieu du Midwest (c’est-à-dire au milieu de nulle part). Le monde ne va pas vraiment au-delà des limites du comté, les idées non plus, quant à l’ouverture sur les autres et la différence… On comprend vite aussi que personne n’est parfait, ce qui rend les personnages si attachants, sans parler des interprétations au cordeau de Frances McDormand bien sûr mais aussi de Woody Harrelson et de Sam Rockwell (un de ces noms va ressortir aux Oscars c’est sûr).

Three Bilboards… est le troisième film de Martin McDonaugh en dix ans. On lui doit aussi Bons baisers de Bruges et, passé plus inaperçu, Seven Psychopaths. Ce pur produit britannique (né à Londres de parents irlandais) passé par le théâtre est un petit génie de la comédie noire qui n’a pas fini de faire parler de lui.

Philippe Mathieu

Sundance : les promesses de l’édition 2018

Du 18 au 28 janvier se retrouvent dans les montagnes de l’Utah le monde du cinéma indépendant. A Sundance des films comme Whiplash, Sex lies and videotapes ou encore An inconvenient truth sont apparus à la lumière du jour. Nous sommes allés piocher dans les promesses de cette édition.

 

Quel est le point commun entre Kevin Smith, Joel Coen, Bryan Singer, Robert Rodriguez, Quentin Tarantino ou encore Jim Jarmusch ? Tous ces réalisateurs se sont faits connaître à Sundance, LE festival du cinéma indépendant créé par Robert Redford en 1981. Un festival qui témoigne de la richesse et de la diversité du cinéma, ouvert à toutes les thématiques, à d’autres écritures, où les femmes sont plus représentées (25%).

Cette richesse, la voici au travers de notre sélection tout à fait personnelle :

 

Monsters and Men

Les suites du meurtre d’un noir par la police au travers du regard de trois personnes, un passant qui avait filmé la scène, un officier de police afro-américain et un étudiant qui joue au base-ball.

The Miseducation of Cameron Post 

Cameron Post, 12 ans, découvre son homosexualité, puis perd ses parents dans un accident de voiture. Sa famille survivante, conservatrice, l’envoie dans un camp destiné à lui faire une “thérapie de conversion”, qui lui fera apprendre les relations amoureuses “appropriées” (avec la remarquable Sasha Lane découverte dans American Honey).

Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot

Le dernier film de Gus Van Sant. John Callahan, paralysé par un accident de voiture à 21 ans, est devenu un dessinateur de bandes dessinées. Son travail a beaucoup fait parler de par ses choix de sujets -souvent tabous, ce qui lui valut d’être boycotté dans sa ville natale de Portland.

Blindspotting

Collin et Miles habitent à Oakland. Ils sont les meilleurs copains depuis leur enfance. Mais Collin qui est noir en a marre d’avoir toujours des problèmes alors que Milles, qui lui est fauteur de troubles, arrive toujours à s’en sortir.

Leave No Trace 

Basé sur un fait divers datant de 2004, le film suit une adolescente de 13 ans et son père qui vivent au milieu d’une forêt à Portland, totalement coupés du monde. Lorsque les autorités sociales et sanitaires les découvrent, ils vont devoir fuir et recréer un nouveau foyer.

Nancy

Nancy est persuadée d’avoir été enlevée étant enfant. Lorsqu’elle rencontre un couple dont la fille a disparu 30 ans plus tôt, ses doutes se transforment en certitudes…

Lords of Chaos

Le désir d’un adolescent de lancer le black metal norvégien à Oslo dans les années 80 se transforme en une aventure très violente.

Voici donc un premier avant-goût d’un festival où sont présentés pas moins de 200 courts et longs métrages.

Philippe Mathieu et Everton Gayle

Pour en savoir plus :

The Film Stage: Our 25 most anticipated films at the Sundance Film Festival. Article complet

 

Golden Globes : parole libérée et femmes en noir

Les premiers Golden Globes de l’ère post Weinstein viennent donc de se tenir. La plupart des femmes étaient habillées de noir. La soirée était placée sous le signe de la parole libérée et de la lutte contre le harcèlement et les abus de pouvoir  : « un nouveau jour se lève » a résumé Oprah Winfrey qui a reçu le prix Cecil B. DeMille pour sa contribution à l’industrie du cinéma avant de conclure « plus personne ne doit pouvoir encore dire ‘me too’ ».

Parmi les nombreux prix décernés aux Golden Globes nous retiendrons celui de la Meilleure actrice pour une minisérie remis à Nicole Kidman pour son rôle de femme battue dans la très intelligente série Little Big Lies dont on attend avec impatience la suite (Laura Dern toujours pour LBL a eu le prix du Meilleur second rôle féminin. Toujours en télévision, la série dystopique La servante écarlate a été doublement primée avec le prix de la Meilleure série dramatique et le prix de la Meilleure actrice dramatique remis à Eiisabeth Moss.

Pour ce qui est du cinéma 3 Billboards, les panneaux de la vengeance qui ne sortira en France que le 17 janvier a été lui aussi doublement primé : Meilleur film dramatique et Meilleure actrice dramatique pour son actrice principale Frances McDormand. Lady Bird fait aussi un coup double avec les prix de Meilleur film de comédie et Meilleure actrice de comédie décerné à Saoirse Ronan. Enfin James Franco a remporté le prix du meilleur acteur de comédie pour son rôle dans le biopic The Disaster Artist où il incarne Tommy Wiseau auteur du pire film jamais tourné à Hollywood. Tommy Wiseau était d’ailleurs présent à la cérémonie.

Les Golden Globes lancent la saison des prix et donnent une assez bonne idée de ce que seront les Oscars en mars prochain.

Philippe Mathieu

Notre critique “Tout l’argent du monde” – Ridley Scott

Dans Tout l’argent du monde Ridley Scott revient sur l’enlèvement d’un magnat du pétrole qui avait défrayé la chronique dans les années 70 et qui se révèle bien ennuyeux dans les années 2010.

Petite hésitation à l’heure d’entrer dans la salle de cinéma pour voir Tout l’argent du monde dernier film de Ridley Scott. Les échos n’étaient pas des meilleurs et puis cette histoire d’éliminer au montage un acteur, Kevin Spacey, contraignant le réalisateur de retourner une partie de son film était finalement tout aussi déplacée que les comportements de l’acteur lui-même, mais quand l’argent rencontre l’éthique…

Pas de surprise pour l’histoire ou le dénouement, le film est tiré d’un fait réel, l’enlèvement au début des années 70 en Italie du petit-fils de John Paul Getty, un magnat du pétrole particulièrement radin. Ce dernier y laissera une toute petite partie de sa fortune et son petit fils une grosse partie de son oreille droite.

Restait à voir ce que Scott allait ajouter à tout cela… et bien pas grand-chose. Un ennui assez rapide se dégage de l’ensemble en dépit du beau travail d’acteur de Christopher Plummer et de Michelle Williams. La réalisation est plate et les personnages sont d’une grande caricature. On voit même un Romain Duris en malfrat napolitain parler un assez bon anglais avec un fort accent italien… En fait il suffit de regarder la bande annonce. J’aurais dû hésiter plus longtemps.

Philippe Mathieu

Boostyourfilm Selection