Le concours s’arrête, pas le cinéma

concoursC’est avec tristesse que nous annonçons la fermeture du concours Boostyour15pages, sans avoir pu aller jusqu’au bout de cette aventure avec vous.

Nous avons dû essuyer quelques revers ces derniers mois, et nous devons à présent procéder à une restructuration du projet et du concept, qui ne répondait pas forcément à une réalité économique.

Nous ne pouvons plus, dans l’état des choses, assurer aux gagnants de pouvoir réaliser leur scénario comme ils le méritent, et nous ne voulons pas attendre le dernier moment pour vous en informer. Nous remercions tous les auteurs qui ont participé, et les membres du jury qui nous ont soutenus.

Nous vous présentons nos excuses pour cet inconvénient majeur. Il est évidemment possible pour tous les participants de retirer leur scénario de notre site internet : il suffit d’envoyer un mail à contact@boostyourfilm.com en précisant le titre de votre scénario. Le site sans la partie concours restera ouvert au public pour une durée indéterminée. Boostyourfilm s’engage à ne pas utiliser ou reproduire les idées présentées dans le concours.

L’aventure s’arrête là pour le concours, mais nous espérons que votre envie d’écrire et de réaliser de belles choses conservera sa force : le cinéma a toujours besoin de se réinventer !

Voici quelques mots de notre président et fondateur Daniel Anton :

« Boostyourfilm fait face à des problèmes internes de nature économique qui se sont aggravés ces dernières semaines et que, malheureusement ne garantit plus l’aboutissement du concours. Nous préférons alors arrêter là avant qu’il y ait trop de participants, trop de travail investi de votre part comme de la nôtre.  Nous le regrettons sincèrement car nous aurions bien entendu adoré mener ce concours à bien avec vous, découvrir les finalistes, applaudir les gagnants élus par le jury et porter les 6 westerns.

Je tiens à remercier tous les participants, pour vos super histoires, votre enthousiasme et votre confiance. Je remercie également ceux qui nous ont soutenus, apporté leurs idées, participé aux débats.”

Nous avons commencé une phase de restructuration et nous vous informerons des suites de Boostyourfilm. »

 

N’hésitez pas à nous poser toutes vos questions sur notre page Facebook ou à contact@boostyourfilm.com

 

L’équipe Boostyourfilm

 

Les 10 étapes du scénariste

Ecris ton scénario !

Étape 1 : L’idée

Ça peut paraître bête, mais pour écrire un bon scénario, la première étape, c’est… avoir une bonne idée ! Pour bien démarrer, il suffit simplement de rédiger clairement le concept de ton histoire en 2 ou 3 lignes.

Étape 2 : Choisir son thème
Trahison ? Jalousie ? Amour ? Vengeance ?
Quel est le thème central de ton scénario, et quel est le message principal que tu souhaites faire passer ?

Étape 3 : Définis ton héros
Héros classique ? Anti-héros ? Marginal ?
Qui va-t-on suivre ? D’où vient-il ? Quels sont ses choix, ses qualités et ses défauts… c’est ce qui va provoquer de l’empathie chez le spectateur et lui permettre de s’investir dans ton histoire.

Étape 4 : Définis ton antagoniste

Il est important de définir assez tôt ce que ton héros va combattre. Est-ce une personne ou une idéologie ? Un patron ou la faim dans le monde ?

Étape 5 : Bible des personnages

Les autres personnages ont pour fonction de renvoyer à une facette de notre héros pour nous faire connaître tous ses traits de caractère. Plus tu travailles tes personnages secondaires, plus le public aura de chances de s’identifier à ton protagoniste.

Étape 6 : Le synopsis

Maintenant que tu as fini la première version de ton scénario, tu peux te lancer dans un résumé de toutes les étapes de l’histoire en quelques pages.

Étape 7 : La Timeline

C’est un bref schéma avec tout les événements majeurs de ton histoire dans l’ordre chronologique. Tu te souviens, comme la frise chronologique dans ta salle de classe. Au début il y a des dinosaures et à la fin des ordinateurs… Là c’est pareil mais en plus court.

Étape 8 : Le Séquencier

C’est un tableau avec la description de toutes les étapes de ton scénario. Ce document est pour toi, il t’aidera à avoir une vue globale de ton histoire.

Étape 9 : La Continuité Dialoguée

Tout simplement les dialogues du film. C’est le moment pour donner encore plus de personnalité à tes personnages. Donne leurs des avis, des points de vue, des tics de langage ou même des accents.

Étape 10 : La note d’intention

Maintenant que tu as passé tout ce temps à écrire un scénario, il est temps de te demander pourquoi tu t’es lancé sur cette croisade. Dis-nous pourquoi ton scénario est différent des autres, dis-nous pourquoi tu as voulu faire du cinéma, dis-nous tes rêves. Avec le synospis, c’est l’un des rares document que le producteur va lire avant d’ouvrir ton scénario. Mets-y tout ton cœur !

Maintenant que tu connais toutes les étapes d’écriture de scénario, c’est à toi de nous présenter la meilleure des histoires ! Bonne chance !

Cinq traîtres qui ont marqué le cinéma !

Ton scénario boostyour15pages doit contenir une trahison qui change la vie. Alors voici pour t’inspirer nos 5 traîtres favoris du cinéma.

5 trahisons mythiques pour leur écriture, leur mise en scène, et leurs interprétations : quoi de mieux que les plus grands traîtres du grand écran pour vous inspirer ?

 

1. Max (James Woods), dans « Il était une fois l’Amérique » de Sergio Leone. Cette fresque historique retrace la vie de Noodles, truand du début du siècle. On le suit du pacte qui le lie avec sa bande d’amis, jusqu’à la trahison fatale qui mettra fin à toute une vie d’amitié. Un face-à-face légendaire dans un chef-d’œuvre du cinéma.

2. Nicole (Simone Signoret) et Christina (Vera Clouzot) dans « Les Diaboliques » d’Henri-Georges Clouzot. Bon, ok, elles sont deux. Mais elles forment le duo le plus cynique du cinéma. L’une est la femme de Michel, l’autre est sa maîtresse. Elles se rencontrent et ensemble décident de faire souffrir l’homme qu’elles ont appris à détester.

3. Elsa (Alison Doody) dans « Indiana Jones et la Dernière croisade ». Elle se présente à Indi comme l’assistante de son père, Henri Jones. Mais il semble que la demoiselle ne soit pas si innocente qu’elle le paraît dans la disparition du paternel Jones. Elsa est aussi belle qu’opportuniste.

4. Eve Kendall (Eva Marie Saint) dans « La Mort aux Trousses ». Décidément il faut se méfier des belles blondes au cinéma, surtout quand vous ne la connaissez pas, et encore plus quand elle vous fait les yeux doux. (Pour les plus attentifs, Hitchcock a glissé un indice sur sa reconversion autour de son cou).

5. Robert Ford (Casey Affleck) dans « L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford ». Comme son nom l’indique, ce film d’Andrew Dominik, revient sur la relation entre le célèbre hors-la-loi des États-Unis Jesse James et son assassin Robert Ford. Une amitié nourrie d’admiration et de jalousie ne peut que se finir tragiquement.

Désormais c’est à toi d’écrire la plus belle trahison du cinéma ! Soumets-nous ton scénario ici, et si tu manques d’inspiration pour le western tu peux faire un tour sur cet article.

Le bon, la brute et… le western

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Des cowboys qui pourchassent des Indiens, une trahison, des coups de feu, des héros crépusculaires sur le chemin de la rédemption… Tout ça sent bon l’ouest américain et son genre cinématographique si emblématique, le western. 

Western

Vous avez remarqué ? Boostyourfilm a lancé un appel à scénarios au travers de son concours boostyour15pages. Une des contraintes est le western. Mais pourquoi le western ? Parce qu’on a tous une histoire personnelle avec les westerns. Bon d’accord, cela peut être un bon marqueur générationnel, je suppose que si je dis que mes premiers souvenirs remontent à de grandes soirées familiales devant la télévision qui essayait de faire passer dans les foyers français les grands espaces filmés par John Ford (La prisonnière du désert, Lh’omme qui tua Liberty Valence…), Raoul Walsh (La piste des géants, La charge fantastique…) et Howard Hawks (Rio Bravo…) et où la présence de John Wayne était obligatoire je vais forcément trahir un certain âge. Trahison doublée par ces séries télévisées à base des nuits des Mystères de l’ouest ou de l’impeccable et fraîchement repassée tenue (sans parler de sa winchester à canon scié) de Steve McQueen dans Au nom de la loi… (je tiens aussi à signaler que j’adore Westworld).

Monument Valley

Mais revenons au genre quasiment constitutif du cinéma américain (pour Eastwood il s’agit avec le jazz des deux seules formes d’art purement américain !). On est toujours surpris de constater que finalement les premiers westerns ont été tournés alors que la réelle page historique “western” était à peine refermée. Et dès le début, alors que les films étaient encore bien muets le genre a eu ses stars. Mais bien sûr c’est la grande époque des années 30, 40 et 50 avec les trois réalisateurs précédemment cités qui a marqué les mémoires. Dans d’incroyables paysages en technicolor qui façonnaient aussi une certaine idée de l’Amérique autour de Monument Valley, s’ébattaient des personnages qui n’avaient rien à envier à un certain manichéisme, les cowboys étaient les good guys (même si parfois il y avait vraiment des bad guys) mais les Indiens étaient toujours… les Indiens. Aucun archétype ne devait manquer.

Western

Puis cette Amérique a été remplacée par une autre, son rêve s’est brisé sur d’autres problématiques sur fond de guerre du Vietnam. Parallèlement dans les années 60 et dans les années 70, le western va connaître une étonnante destinée qui va lui ajouter des chefs-d’oeuvre tout en le poussant vers la sortie à base d’auto-parodies. Bien évidemment je parle là des westerns spaghetti tournés en Andalousie, mais qu’importe. Avec Il était une fois dans l’ouest Sergio Leone connaissait son affaire et Ennio Morricone était au sommet de son talent. Et puis Clint Eastwood était le meilleur pour assumer ce style cowboy à base de poncho et de punchlines avec un monde qui se divise en deux catégories…

Le genre est ensuite entré dans une phase crépusculaire, celle des années 90, avant d’être déclaré mort… alors qu’il ne l’a jamais vraiment été. Tout d’abord par analogie avec un autre genre. Les westerns sont souvent des “road movies” et les “road movies” à proprement parler ont remplacé les westerns. Un exemple s’il en fallait un ? Vanishing point ! Mais il y en a des dizaines.

Pas complètement mort

Le genre n’est donc pas complètement mort. Et là aussi les exemples abondent, après tout Eastwood est toujours de la partie, son Impitoyable sorti en 1992 rafle 4 Oscars. Et on pourrait aussi citer Danse avec les loups, True Grit, The revenant, L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, Django Unchained...

western

Enfin, s’il fallait encore une preuve de sa permanence, alors il convient de parler des westerns modernes comme No country for old men, The three burials of Melquiades Estrada (de et avec Tommy Lee Jones, en compétition à Cannes en 2005), Le secret de Brokeback Mountain. À cela vient s’ajouter les deux dernières et très belles oeuvres d’un Taylor Sheridan, Comancheria (comme scénariste) et Wind River (en tant que scénariste et réalisateur). Ces deux films n’ont rien à envier au genre.

Quant à savoir quel est mon western préféré… disons qu’il figure parmi les films précités et… qu’il y en a plusieurs. Mais il en est un qui n’a pas encore été nommé car tellement décalé : Blazing saddles (titre français Le shérif est en prison), une parodie signée par un Mel Brooks au sommet de sa forme. “Have you ever seen such cruelty ?

Ph.Mt.

Crowdfunding : “Paris est une fête” en route vers 85000€

Mini caméra, mini budget… appel à crowdfunding pour 30 000 € pour finir la post-prod. Avec un teaser à plus de 2 millions de vues, et un objectif de 85 000 € le film Paris est une fête peut envisager une sortie en salle.

paris est une fête

Le gros buzz, le gros boost du moment c’est Paris est une fête, long métrage en phase de post production. Impossible de passer à côté de l’événement et de la petite révolution qui viennent percuter le cinéma indépendant en France et le cinéma indépendant en particulier.

“Les 50 000€ sont atteints ! On a du mal à trouver les mots pour exprimer toute notre reconnaissance au millier de personnes qui ont rendu notre rêve possible. Merci, merci, merci !” peut on lire sur la plateforme de crowdfunding kickstarter.

Et de partir désormais pour atteindre les 85000 euros. Désormais les ambitions sont claires et la volonté d’indépendance encore plus forte : “Avec ça on ne fait pas de compromis, explique l’équipe d’un film réalisé par Elisabeth Vogler, on mène notre barque comme bon nous semble pour amener le film sur grand écran. On s’engage aussi à monter un orchestre d’une quarantaine de jeunes musiciens en Île-de-France. On le fait ici avec des jeunes plutôt que d’aller faire ça en Europe de l’Est (comme c’est souvent le cas). Et avec l’aide du jeune chef d’orchestre Thibault Back de Surany, on leur fait enregistrer la musique du film. On fait aussi la meilleure post-production possible avec des infrastructures d’excellences. Et puis on peut payer les gens dans les règles et commencer les démarches administratives et légales avec le CNC pour l’obtention d’un visa.

Le secret passe par la communauté

Pour ceux qui ne connaissent pas la genèse et bien elle est assez simple. Il y a trois ans de cela un groupe de jeunes amis dont chacun a déjà un pied dans le cinéma ou l’audiovisuel décident de faire un film à partir de ce synopsis : “Anna rate le vol qu’elle aurait dû prendre pour retrouver Greg à Barcelone. L’avion s’écrase. Prise dans le vertige d’une mort évitée de peu, elle s’éloigne de la réalité et du présent. Alors que son couple se désagrège, Paris devient le miroir de sa détresse.” Car la toile de fond, Paris, s’inscrit comme un personnage à part entière du film. Les tournages se font souvent dans une urgence dictée par l’actualité. Les moyens techniques réduits avec une Black magic pocket et 4000€ de budget à peine permettent de faire évoluer les personnages au milieu de la manifestation de soutien à Charlie Hebdo ou de Nuit debout. La fiction fait sienne l’état de tension de la capitale dont les auteurs ont voulu témoigner dans le long métrage.

Paris est une fête – Introduction

Une autre façon de faire des films est possible. On vous raconte comment on a tourné un long métrage à Paris pendant les trois dernières années. Soutenez-nous sur Kickstarter : http://kck.st/2DvQIFc

Publié par Paris est une fête sur vendredi 19 Janvier 2018

Avec le buzz autour du film l’avenir s’annonce radieux pour Paris est une fête. A l’heure ou nous écrivons ces lignes la vidéo qui explique en trois minutes le propos des auteurs à déjà été vue plus de 2,3 millions de fois… Cela fait une très belle communauté très certainement désireuse de voir ce film en salle. Quand on vous dit à Boostyourfilm que le secret passe par la communauté !

Philippe Mathieu

Clermont-Ferrand : comment faire émerger son film ?

Tout le monde se demande comment faire connaître son film au milieu d’une proposition qui devient de plus en plus importante. La question a été posée pendant le festival du court métrage à l’acheteur d’une plateforme. 

communauté

Construire une communauté est crucial pour le succès d’un film, Et à Boostyourfilm nous ne sommes pas les seuls à défendre ce créneau.

Au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand, nous avons rencontré William le directeur général de Filmdoo : “De nos jours cela ne suffit pas d’être un très bon réalisateur, il faut aussi être un très bon vendeur”.

La rencontre s’est faite lors d’un forum où il était venu du Royaume-Uni pour présenter sa plateforme VOD sur laquelle on trouve films, courts métrages autres contenus venus du monde entier.

Contrairement à d’autres plateformes de VOD, Filmdoo construit une communauté cinématographique mondiale qui permet aux utilisateurs de donner des avis et donc de promouvoir un film dans leur pays. Ces films ont souvent été remarqués lors de festival sans pour autant avoir bénéficié d’une sortie en salle.

Il ne suffit pas d’être un très bon réalisateur, il faut aussi être un très bon vendeur“.

communauté

Quand vous pensez faire un film ou écrire un scénario, explique William Page, vous devez vous demander : qui est ma communauté, qui va regarder ce film, qui va être passionné par ce sujet, à qui cela va-t-il plaire ?”

Si vous allez avoir une campagne de financement participatif réussie, vous devez exploiter cette communauté. Que ce soit sur Facebook ou Twitter ou auprès d’un groupe de sensibilisé par la thématique, cela n’a pas d’importance. En tant que cinéaste émergent, tout est une question de communauté. L’objectif principal d’une campagne de crowdfunding n’est pas de lever des fonds. C’est de faire connaître un film.

Si vous avez 1000 qui mettent de l’argent sur le film que vont-ils faire quand le film sortira ? Ils vont aller le voir et ensuite ils vont en parler à leurs amis.

Et de donner cet exemple : les réalisateurs du documentaire de 37 minutes Dreaming against the World sur la vie l’artiste chinois Mu Xin.sont venus demander à Filmdoo si la plateforme Vod pouvait mettrait leur film en ligne.

Ils ont voulu qu’il soit diffusé pour environ quatre ou cinq dollars. William Page a accepté tout en se montrant sceptique quant à savoir si quelqu’un allait payer cette somme pour voir ce film. Le film a été mis en ligne et il a pratiquement fait exploser la plateforme, tellement la demande était importante.

Pourquoi ? Parce qu’il y avait toute une communauté de personnes qui étaient impatientes de voir ce film parce qu’elles aimaient l’artiste. Vous savez ce qui vous reste à faire.

Traduit de l’anglais à partir de l’article de Everton Gayle

La table ronde de Boostyourfilm en six points

A l’occasion de sa soirée de lancement Boostyourfilm s’est penché dans le cadre d’une table ronde sur la thématique des talents émergents et des productions audiovisuelles subventionnées, en voici les meilleurs moments.

table ronde

Pour sa soirée de lancement Boostyourfilm a organisé une table ronde sur la thématique des talents émergents et des productions audiovisuelles subventionnées. Une thématique évidente pour Boostyourfilm qui est un réseau social multilingue dédié aux projets de films et au cinéma indépendant au sens large, un réseau qui s’adresse directement aux talents émergents.

Autour de la table cinq intervenants : Bérengère Dastarac fondatrice de NoWave cinéma (plateforme vidéo à la demande par abonnement), Stéphane Roche fondateur et producteur de la société Arts Films, Olivier Attebi professeur à l’université Lyon II et par ailleurs directeur de Capitale TV, Victor Gautreau réalisateur et producteur (D’Boites productions) et Carole Mangold productrice (Y-N productions La cuisine aux images).

La définition du cinéma indépendant

D’emblée le débat a porté sur la toujours difficile (parce que très diverse) définition du cinéma indépendant. Comme l’a résumé Carole Mangold ce sont des rapports de force et un équilibre à trouver entre l’indépendance portée par les auteurs et défendue par les producteurs et les impératifs économiques revendiqués par les diffuseurs.

Nouveaux réseaux et plateformes

Et très rapidement la thématique des nouveaux réseaux et des plateformes s’est imposée. Les plateformes vont devoir rentrer dans un système et participer aux aides à la création comme l’a souligné Olivier Attebi sur l’exemple de la taxe Youtube avant que Bérengère Dastarac dont la plateforme propose des contenus très indépendants plaide pour la création d’un fonds de cinéma indépendant pour créer quelque chose qui ne soit pas « filtré » par le CNC et d’ajouter “on écrit pour le CNC et on entre dans des cases. Pour y échapper on doit créer des espaces de diffusion indépendant et des espaces de financement indépendants.”

Stéphane Roche a alors constaté les différences de perception en fonction des espaces de diffusion. Pour lui, on dehors des salles on ne peut pas avoir le même ressenti, on n’est plus sur du cinéma mais sur de l’audiovisuel : “ce n’est pas moins bien ou mieux, c’est un autre support et une oeuvre sera donc fabriquée en direction d’un public et d’une diffusion”. Une position nuancée par Bérengère Dastarac qui a cité des productions de films d’auteurs émergents américains par Netflix comme Okja, Swiss Army Man et The Bad Batch et donc non destinée à la salle dès le début. D’un autre côté le système français fait que trop de films sortent en salle alors que ce n’est visiblement pas leur destination naturelle.

Trop de films sortent en France

Toujours pour Bérengère Dastarac il est “très compliqué de diffuser en salle tous les bons films qui existent, en revanche on voit, toujours en salle beaucoup de films qui sont très médiocres et qui répondent uniquement à des impératifs de business.” Même constat de la part de Stéphane Roche : “c’est dû au financement traditionnel français qui fait que pas de sortie salle pas de financement CNC. Autre problème que nous avons en France : trop peu de téléfilms car tout le monde veut sortir en salle sauf dans le cadre de commandes très précises des chaines qui veulent tel thème avec tel acteur et tel lieu de tournage mais où est alors la création ?”

Comment un talent émergent peut-il trouver sa place dans les réseaux ? 

Victor Gautreau a alors présenté le CLAP (Collectif lyonnais d’artistes polyvalents) et son pole audiovisuel qui supplée à l’absence de réseau et qui s’adresse notamment à des étudiants qui donc n’ont pas de réseau mais l’envie de faire un film avec en arrière plan des plateformes pour la diffusion. Et d’évoquer « Projet frangin » actuellement en production avec une idée partie d’une discussion de canapé pour finir par intéresser France télévision avec, entre les deux, des recherches de financement et subventions (Ville de Villeurbanne, CROUS, Kiss Kiss Bank Bank…) qui ont permis de mettre les moyens dans la production et la postproduction d’un pilote (sans pour autant pourvoir payer les gens). Olivier Attebi a constaté deux choses : la réactivation, avec le CLAP, d’un système associatif qui prend le relais sur les nouvelles écritures mais aussi l’ouverture des fonds d’aide aux supports numériques : « Les conseils que je donne à tous les jeunes qui voudraient se lancer c’est d’abord de rentrer dans le tissu associatif de production et de diffusion avant d’aller rapidement rencontrer les institutions car ceux qui les font fonctionner ce sont des gens de la profession. La plateforme qui nous invite ce soir et qui met en relation les auteurs avec les professionnels et les amoureux de cinéma est dans ce cadre une très bonne initiative. »

Autre conseils donnés : la prise de contact avec le Fonds d’aide à l’innovation, le Bureau des auteurs ou encore avec le CNC et sa structure d’Aide sélective à la production. “Soit vous voulez en faire votre métier soit c’est un loisir, a ajouté Stéphane Roche. Si vous voulez en faire votre métier il faut y passer 12 heures par jours, il faut écrire et réécrire, envoyer et renvoyer ses dossiers. C’est un vrai métier.”

Le constat général de frontières de plus en plus floues

Avec la fin de la pellicule s’est effacé en grande partie une frontière entre deux mondes : amateur et professionnel.  Pourtant comme l’a souligné Stéphane Roche le problème de la diffusion reste avec la nécessité de rémunérer tous ceux qui participent à la réalisation d’un film. Autre passage obligé, une maturité nécessaire pour la réalisation d’un long métrage de fiction (aujourd’hui la moyenne d’âge de la réalisation d’un premier court c’est 33 ans et d’un premier long c’est 40 ans). Bérengère Dastarac a insisté sur le fait que la création a beaucoup de mal à émerger et que la seule solution est de trouver des espaces de productions et de diffusions indépendants. Pour elle les frontières entre les destinations finales des productions, salle ou internet, sont très floues et ce sont les usages qui doivent être placés au centre des décisions de productions. Carole Mangold a rappelé l’ouverture donnée par Netflix qu’elle précise avoir d’ailleurs approché pour un projet et “qui est à la recherche de projets ambitieux avec de nouveaux talents, de nouvelles écritures.. tout cela est en train d’émerger.”

Peut-on vivre avec des courts métrages et des documentaires en région Rhône-Alpes ? 

L’idéal c’est déjà de ne pas perdre d’argent a constaté Stéphane Roche. C’est un marchepied pour la suite mais il est très difficile de rentrer dans ses fonds. A titre d’exemple pour 96 dossiers de demandes de subventions déposés à la région Rhône-Alpes l’an dernier 3 ont été aidés… Et Carole Mangold (par ailleurs ancien membre de la commission de la région Rhône Alpes Audiovisuel) d’ajouter qu’en région Rhône Alpes il est très difficile et compliqué d’avoir accès aux informations et de savoir ce qui s’est dit dans une commission alors que dans d’autres régions comme en Provence Alpes Côte d’Azur, ou dans la région du Nord, on est très bien reçus même si on vient d’ailleurs. Pour le reste il faut chercher des financements ailleurs que dans les institutions, dans le participatif sur les plateformes « sur France 3 région on fait 20/30 000 vues alors qu’en quelques jours sur Youtube on fera 50 000 vues. On ne touche rien là-dessus parce que le modèle n’est pas encore en place mais c’est un très bon moyen de montrer le film et de le faire vivre.” Ce qui n’a pas manqué des réveiller des scepticismes car de fait Youtube gagne de l’argent grâce à du contenu pour lequel la plate-forme n’a rien déboursé…

Reste d’autres plateformes comme Tënk qui elles jouent le jeu mais sont effectivement d’un accès payant.

Ph.Mt

Booste tes 15 pages de scénario, LE concours !

scénario

La bonne, la très bonne nouvelle de ce début d’année c’est la possibilité de voir tes 15 pages de scénario devenir réalité. Et tout ça grâce à Boostyourfilm. En clair, la première plateforme collaborative qui aime bien bousculer les codes de la production en créant l’audience avant le film, organise un concours. Les lauréats verront leur scénario adapté à l’écran et diffusé en salle. Le long métrage comportera donc 6 courts métrages qui devront  s’inscrire dans un thème et respecter des contraintes. Pas de panique, elles sont là pour titiller votre imagination.

Commençons par le style, le thème, la référence. Il s’agit du western. En fait il faut le prendre au sens très large, entre référence et obéissance totale au genre… Viennent ensuite les contraintes, au nombre de quatre. L’action se déroule aujourd’hui, il doit y avoir une unité de lieu, pas plus de 20 figurants et ne pas oublier d’incorporer une trahison qui change la vie !

Autre bonne nouvelle : la participation est gratuite et ouverte à tous, individuels comme collectifs. Le dépôt des projets doit se faire avant le 29 avril !!! Pas le moment de s’endormir pour espérer rentrer dans le top 20 des maximum de likes.  Pour le reste, c’est à dire les conditions de participation, les éléments à fournir, le calendrier, le jury, le règlement etc c’est par ici. Alors à vos plumes et que les meilleurs gagnent.

Ph.Mt.

La part du perdant

David Willer sur l'affiche de "La part du perdant"
La part du perdant Affiche

Julien entreprend tout pour sortir du R.S.A

Synopsis : Julien est brillant et ne rêve que de réussite. A moins de trente ans, il monte sa start-up avec ses meilleurs copains.

Ils viennent de recevoir un prix d’innovation et un célèbre entrepreneur va investir dans leur projet. Le graal pour ces jeunes ambitieux qui pensent que tout leur est arrivé. Surtout Julien qui voit poindre sa revanche sociale, lui qui vient de la France d’en bas. Lui qui a toujours cru que tout arrive à force de travail  aux plus méritants. Mais une dénonciation anonyme à la C.A.F. va révéler à tous, que Julien touche le R.S.A pour survivre. La révélation de ce secret tabou, va faire basculer la vie de Julien, dans un amer cauchemar.

Pitch

JULIEN (28/35) reçoit le prix de la meilleure start-up. Avec CASSY sa copine, ils ont des rêves plein la tête. Malgré ses diplômes et ses ambitions, JULIEN est au R.S.A. Une dénonciation anonyme déclenche un contrôle de la C.A.F. Méprisé, il passe pour un fraudeur et un profiteur du système. Humilié, il trouve refuge chez ALFRED un intello précaire qui survit avec le R.S.A depuis quinze ans. D’un job alimentaire, qui n’a d’alimentaire que le nom, à un travail au noir, JULIEN cherche désespérément un vrai poste tout en se préparant à devoir répondre de sa fraude devant les tribunaux.

Copyright : Nicolas Norès

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