Notre critique “Bienvenue à Suburbicon” – George Clooney

Mais quel film ai-je vu ? Voici la question qui s’est posée (imposée ?) à moi à la sortie de Bienvenue à Suburbicon. On se retrouve avec deux films en un, en fait avec deux histoires en une. Difficile d’en parler sans spoiler. Disons que tout se passe à Suburbicon dans les années 50, une banlieue toute récente et parfaitement aseptisée.
Deux histoires bien différentes se déroulent dans deux pavillons mitoyens : un fait divers dramatique dans l’un alors que, juste à côté, vient d’emménager une famille afro américaine, certainement la première de la ville, ce qui déclenche la colère de centaines de personnes qui se retrouvent pour manifester devant cette maison. D’emblée on établit un parallèle, en s’attendant au fait que ces parallèles se croisent enfin. Et ce qui est impossible en mathématiques l’est aussi dans cette réalisation signée George Clooney (c’est aussi le premier film qu’il réalise sans se retrouver à la fois devant et derrière la caméra).
En fait l’histoire a été écrite par les frères Coen (en tout cas celle du « fait divers ») dans les années 90. George y a rajouté une histoire vraie, celle de cette famille afro américaine qui fut la première à s’installer à Levittown et ce qui a donné lieu au documentaire Crisis in Levittown, Pa (1957). Il s’est d’ailleurs largement inspiré de ce documentaire pour sa mise en scène. Malheureusement, la greffe ne prend pas et laisse l’impression d’un gâchis contre lequel ni Matt Damon ni Julianne Moore n’auront pu lutter.

Pour aller plus loin : le documentaire Crisis in Levittown, Pa