Notre critique : « 12 jours » – Raymond Depardon

Raymond Depardon plonge (à nouveau) dans le monde psychiatrique en prenant l’angle des hospitalisations sous contrainte et de la nécessité d’une décision de justice. Une plongée dans les abîmes de la folie.

« 12 jours », telle est la période maximale pendant laquelle une personne internée dans unhôpital psychiatrique doit être présentée à un juge des libertés et de la détention. Et ce dans le cadre d’une application d’une loi récente. Dans les faits les choses ont peu changé. Auparavant, seul un psychiatre décidait. Désormais c’est un juge qui le fait… en fonction des expertises psychiatriques.

« 12 jours » c’est aussi le titre du dernier film de Raymond Depardon. Ce grand défenseur du cinéma vérité a planté sa caméra dans le centre hospitalier lyonnais Le Vinatier. Défilent devant elle des malades et des juges pendant les audiences. Un champ contre-champ classique, très classique, au plus près des regards souvent fixes et des paroles parfois ralenties par les traitements.

Les audiences sont rythmées par « extérieurs » où l’on ne reprend qu’à peine son souffle. Non pas qu’il y ait de la violence dans les propos ou les actes mais parce que cette proximité (et l’irruption du monde du dehors avec des références à l’actualité ou au monde du travail) ne pas nous questionner sur cette frontière parfois si ténue entre la folie et « non-folie ».

Philippe Mathieu

Pour aller plus loin :

Télérama : “Cannes 2017 – “12 jours” de Raymond Depardon : un peu, beaucoup, à la folie”  Article complet