Pentagon Papers : efficace et sans surprise

Avec Pentagon Papers (The Post) Spielberg revient sur l’affaire qui a opposé la Maison blanche et la presse américaine avec en tête de pont The Washington Post. En jeu, la divulgation de documents secrets et la liberté de la presse, sans parler d’une touche de féminisme.

pentagon papers

Serait-on revenu à cette détestable habitude de traduction débile des titres des films américains en français ? Après “Les panneaux de la vengeance” accolé à Three Billboards (la preuve flagrante que le traducteur n’a pas vu le film…) revoici le fameux “je traduis un titre en anglais par un autre titre en anglais”. Donc The Post (soit The Washington Post) est devenu Pentagon Papers.

Mais revenons à The Post, dernier opus de Steven Spielberg. Le réalisateur revient sur un fait historique, qui, sur fond de divulgation de documents secrets sur l’implication de l’Amérique et sa propre analyse de la guerre du Vietnam, voit s’affronter la Maison blanche (époque Nixon) et le grand quotidien américain. Le combat sur livre sur le terrain de la liberté de la presse et de la protection du secret des sources. À ceci s’ajoute un combat finalement très féministe, celui de la propriétaire (par héritage) du journal qui se retrouve tiraillée entre indépendance de la presse et contingences économiques, le tout dans un monde essentiellement masculin.

Avec Meryl Streep et Tom Hanks (sous la houlette donc de Spielberg) autant dire qu’on donne dans l’efficace d’un jeu à la perfection. Pour le reste, c’est assez classique avec les incontournables plans dans la salle des rotatives d’un journal (vous avez déjà vu un film sur un journal sans les “incontournables plans dans la salle des rotatives” ?). À noter évidemment, l’immanquable parallèle entre la presse et la Maison blanche et ses deux occupants, l’ancien, Nixon et l’actuel, Trump, tous deux dotés d’un sens très particulier de la liberté de la presse.

Philippe Mathieu

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